Dans sa recherche, Gérald a classé certaines croix photographiées par Massicotte dans un dossier portant sur les croix encore en place aujourd’hui. Six de ces croix ont été publiées hier, voici les 6 autres. Pour apporter un petit changement avec le précédent billet, les photos des croix actuelles sont laissées en couleur.
Pointe-Claire est reconnu pour son moulin à vent situé sur le terrain du couvent des Soeurs de la Congrégation-de-Notre-Dame. À côté du moulin, une croix (no 16) érigée en 1868 et modifiée au fil du temps, est toujours présente.
En regardant l’état pitoyable dans lequel se trouve le calvaire no 2 de Louiseville, on croirait qu’il n’a subi aucune restauration ni modification au fil du temps. Il a été érigé en 1886.
Massicotte n’a pas répertorié toutes les croix du Québec, mais il en a photographié de fort belles dont plusieurs sont encore en place aujourd’hui. J’ai sélectionné 12 de ces croix afin de comparer le modèle « d’hier » à celui « d’aujourd’hui ». Certaines ont été refaites au complet, tout en respectant le modèle original. D’autres sont sur le même emplacement mais modifiées, alors que certaines ont conservé pas mal tout de la croix d’origine. Parmi ces 12 croix, 4 sont des « trésors » du patrimoine religieux québécois. Ces trésors, tous des calvaires, ont un corpus sculpté sur bois et protégé sous un édicule.
Il arrive parfois que l’on retrouve des croix similaires dans la même municipalité. Si je n’ai pas la certitude qu’il s’agit du même auteur, je dis alors qu’elles portent possiblement la même signature. Saint-Bruno-de-Guigues est un bon exemple de croix semblables.
Croix no 2 de Saint-Bruno-de-Guigues Photo : Gérald ArbourCroix no 12 de Saint-Bruno-de-Guigues Photo : Gérald Arbour
Dans le répertoire de Massicotte, on remarque que 3 croix de structure semblable ont été érigées à Laval et Rosemère. Une seule est encore en place aujourd’hui, soit la croix no 1 de Laval (Laval-des-Rapides).
Le temps est venu de jeter un oeil sur la liste des croix répertoriées par E.-Z. Morrissette entre 1918 et 1924. La liste est impressionnante et a nécessité des jours de recherche à Gérald. Vous pouvez télécharger cette liste qui compte 220 croix. En cliquant sur une ligne, la fiche de la croix apparaît. Pour voir la photo, cliquez ensuite sur « voir les images ».
Fiche de la croix de Saint-MathiasBAnQ Cote P181, P92, Photo E.-Z. Massicotte, 1922
En complément, on peut voir que la municipalité de Saint-Charles-sur-Richelieu comptait 3 croix dont aucune ne subsiste aujourd’hui. Les 2 croix à caissons sont assez exceptionnelles.
Le char allégorique de la procession de la Saint-Jean-Baptiste organisée par Massicotte en 1925.
BAnQ (Cote E6, SS1, SS694, D4227.40 (1925)
En lisant le texte remis par Massicotte à la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1923, on constate que sa vision et son questionnement sont les mêmes qui nous habitent aujourd’hui.
Un même sujet étalé sur une semaine est une première pour le site. L’idée a été suggérée par Gérald Arbour qui a fait une longue et fructueuse recherche sur Édouard-Zotique Massicotte. Cet homme aux multiples talents et intérêts a apporté une grande contribution dans le monde des croix de chemin. Si l’on fouille le moindrement dans les archives, on tombe fréquemment sur des photos de cet homme exceptionnel. Tout le mérite des billets publiés cette semaine revient à Gérald. Il m’a présenté un dossier dans lequel je n’ai qu’à puiser pour rédiger des billets qui j’espère sauront vous intéresser. Avant de s’aventurer dans les archives, voyons un peu qui était É-Z. Massicotte.
Édouard-Zotique Massicotte est né à Montréal le 24 décembre 1867, de l’union d’Édouard Massicotte et d’Adèle Bertrand.
Il épousa à Trois-Rivières Marie-Alice Godin le 23 octobre 1899. Ils eurent deux enfants, Jean-Maurice, professeur de dessin et Suzanne, épouse de Me Robert Trudel, avocat.
Son nom est intiment lié à celui de Sainte-Cunégonde, où il vécut presque toute sa vie.
Doué d’un esprit laborieux et méthodique, il aimait chercher, analyser et reconstituer. Il amassera entre 1870 et 1920 une collection de 6000 photographies et illustrations qui a été léguée à la Bibliothèque nationale du Québec. On peut consulter cette collection qui se présente sous la forme d’albums au nom des rues de Montréal sur le site web de la BAnQ.
Édouard-Zotique Massicotte était un homme aux multiples talents. Il aura été au cours de sa vie, journaliste, avocat, archiviste, héraldiste, folkloriste, paléographe, botaniste, généalogiste, archéologue, poète et historien.
Il s’est aussi lancé dans une carrière d’artiste dramatique entre 1885 et 1892.
En 1911, il est nommé responsable des Archives judiciaires de Montréal, devenues aujourd’hui les Archives nationales du Québec à Montréal. Il occupera cette fonction pendant 35 années.
C’est là qu’il sut donner le meilleur de lui-même par son talent d’organisateur méthodique et précis. Il s’employa à inventorier et classer les archives conservées au Palais de justice depuis 1642 et qu’il rendra accessibles aux chercheurs.
Édouard-Zotique Massicotte est décédé subitement à son domicile, rue Coursol, le samedi matin 8 novembre 1947, à l’âge de 79 ans. Toute la presse montréalaise fut unanime à rendre hommage à son œuvre et à sa mémoire. Il fut inhumé au cimetière Notre-Dame-des-Neiges.